LA NUIT ME RECHAUFFE
La nuit j’ai des soucis d’été
Des oripeaux de blé volent
Au gré des collines retournées
Dans la vallée de ma nuit je cultive les fleurs
Que j’offrirai pour son anniversaire à la mère
De toutes les déviances proposées à nos enfants
Qui pour s’éclairer incendient les statues carnivores
La nuit je marche dans la jungle je marche dans les steppes
Je tourne autour de la Gare de l’Est en semant des boussoles
Pleines de piments et de pivoines déshabillées qui se dessèchent
La nuit je dors la nuit je ne dors pas la nuit je dors la nuit je ne dors pas
Je mange mes doigts et je lèche mes doigts et regarde mes ongles
Et mes phalanges rosissent enfin pendant que s’affalent
Les touches de mon piano d’écume de mer
Parce que la nuit je relie la terre à la lune avec ma chaloupe indocile
Je traverse les sept mers avec mes bottes remplies de rêves
Avant l’aube venue de donner la becquée aux aurores boréales
Qui sonores s’étirent dans la tombée ironique
De ces poitrines infra-ponctuées et exprimant à elles seules
Le dialogue de nos nuits-écrevisses au son du tambour africain
La nuit j’attrape la pensée en plein vol
D’un coup elle se multiplie et devient rangoli
Pour finir au pied d’un escalier dont l’ombre me réchauffe
(Groupe surréaliste de Paris – November 28 2017)